[Portrait du mois] Jean-Claude Jelsch, Directeur Général de CellProthera

Ancien collaborateur d’Adecco, Jean-Claude Jelsh est aujourd'hui Directeur Général de CellProthera. Egalement membre du Réseau Alumni du groupe Adecco, il répond à nos questions sur sa nouvelle mission.


Quel a été votre parcours au sein du Groupe Adecco France ?
J’ai intégré Inter-ECCO en juin 1969, pour ouvrir les agences de Belfort (6^ème) et Mulhouse. Directeur régional dès 1970 et ouverture de toutes les agences de Franche-Comté, Alsace, Lorraine, et délégation vers l’Allemagne.

Parallèlement, dès 1972 :
1-      ouverture de l’Allemagne en tant que gérant sous le nom de Proindustrie , siège à Francfort avec 6 agences. Rachat du nom ECCO en 1974 pour un DM.
2-      Par crainte de la suppression du TT, création de Service et Montage,(6 agences), sous-traitance en nettoyage, gardiennage, petits travaux manufacturiers, réparation et fabrication de palettes sur l’Est et l’Allemagne.
Dès 1973, sur ECCO TT, mise en œuvre d’agences spécialisées.
 
Quelle était votre conception de la fonction  à l’époque ?
Un pionnier, une grande confiance de la part de nos patrons, avec l’autonomie d’un chef d’entreprise. En 32 ans de société, je n’ai jamais perdu d’argent. Un objectif majeur, grandir et pérenniser.
 
L’exerceriez-vous de la même façon aujourd’hui ?
Tout à fait, c’est la clef de la réussite.
 
Après avoir quitté Adecco, qu’avez-vous fait ?
Un contrôle médical m’a amené à subir d’urgence une opération cardiaque délicate, et les médecins du travail n’ont pas accepté (scandaleusement), que je reprenne une activité.
J’ai donc quitté Adecco et, comme j’avais créé plusieurs structures de réinsertion territoriales, mon banquier me demandait depuis 2 ans d’aider une association de recherche médicale.
Comme on venait de me sauver la vie, j’ai eu l’idée de renvoyer l’ascenseur.
Dès mon premier contact, on m’a demandé de prendre la présidence de l’IRHT ( Institut de Recherche en Hématologie et Transplantation), ce que j’ai fait de 2001 à 2008.
Nous avons fait une première mondiale, en régénérant (entre 2003 et 2005), le cœur de 7 patients qui avaient fait un infarctus sévère du myocarde, dont 3 auraient dû avoir une transplantation cardiaque, mais il n’y avait pas de donneur. Nous avons utilisés les propres cellules souches du patient, qui ont la faculté de refaire du muscle cardiaque et les vaisseaux sanguins. Les personnes n’ont pas eu de transplantation, revivent et travaillent normalement (depuis 12 ans pour la plus ancienne) et ne voient leur cardiologue qu’une fois par an. Un résultat sans précédent et sans concurrence à ce jour.
 
Quelles sont vos activités actuelles ?
Le procédé mis au point était lourd pour des personnes aussi faibles, car nous branchions le patient sur une machine (cytaphérèse) pendant 4 heures, et l’AFSSAPS nous a obligés à insérer les cellules dans le cœur pendant une opération de pontage prévue, à titre compassionnel.
Le professeur HENON a donc voulu simplifier le processus en partant d’une simple prise de sang de 200 ML, après avoir fait « migrer » par un processus les cellules de la moelle osseuse dans le sang.
Nous avons créé, Philippe Henon, Président et moi-même, comme directeur général, une start-up en avril 2008, la société CellProthera, avec comme objectif de multiplier par un process les cellules par environ 20 fois, à l’aide d’un automate à créer.
Aujourd’hui, tout cela est réalisé, nous avons fait une validation biologique qui prouve que nos cellules, au bout de 9 jours d’expansion dans nos automates, ont les mêmes caractéristiques que les cellules naïves, et nous allons démarrer en septembre, un essai clinique international sur 44, puis 150 patients.
 
Etes-vous toujours en contact avec des anciens du Groupe ?
Oui, mais compte tenu de mes activités, cela s’est estompé.
 
Que pensez-vous de l’initiative du Groupe Adecco de créer le réseau des anciens collaborateurs ?
C’est une très bonne idée à laquelle je me rallie volontiers.
 
Quel message adressez-vous aux Alumni ?
Prenez le meilleur de ce que vous avez connu chez Adecco, et mettez-le en pratique dans votre nouvelle activité, c’est l’école du succès et de la réussite.