Marrainer ou parrainer un ou une élève ou une classe, du Centre BETANIA à Antananarivo (Madagascar) ou déclencher un partenariat avec des Entreprise du BTP
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Aujourd’hui, c’est la Journée Internationale de la fille : 58 millions d’enfants en âge d’être scolarisés de par le monde ne le sont pas ! La petite fille dans le monde, en moyenne, est retirée de l’Ecole dès l’âge de 10 ans, les autres n’y allant pas. Et la voix déterminée de Malala YousafzaÏ qui vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix résonne si fortement avec cette métaphore : « un stylo peut changer le monde ! ».
Je profite de cet espace de communication « alumnien » pour porter témoignage, revenant de l’infra-monde qui croupit en terre malgache !
Ce voyage a été provoqué par mon marrainage d’une petite fille de 4 ans, Tina qui ainsi a pu faire sa rentrée ce 6 octobre dernier, en section maternelle, à l’Ecole Primaire du Centre Bétania soutenu par l’Association Ankasina de France. L’Ecole est mitoyenne de l’un des bidonvilles de la capitale Atananarivo (Tananarive) nommé 67 hectares que j’ai visité. Ce bidonville est fait de cases en carton, avec quelques tôles accolées. Il y a 4500 famiIles qui y survivent, soit 6000 personnes !
Il est situé sur une zone marécageuse qui répand ses eaux polluées tout au long des chemins de terre qui vont être entièrement submergés dans quelques jours, saison de l’été qui commence avec la mousson. Il y a des cas de choléra et de peste là-bas ou ici, selon où l’on est. J’ai vu un petit enfant nu, se baigner dans cette eau nauséabonde, cette image reste, les autres copiant leurs mamans qui lavent le linge dans ces canaux d’eau pollué, les faisant sécher à même le sol.
Le Centre Bétina dirigé avec efficacité et une belle humanité par Danièle Hahn-Godard, ancienne pilote de l’aviation française, est obligé en plus de sa mission d’enseignement (540 élèves + 150 enfants des rues en classes d’alphabétisation + le suivi de 74 collégiens + 1 centre social et 1 dispensaire) de TOUT mettre en œuvre pour, brique après brique, éradiquer l’insalubrité. Ayant beaucoup œuvré dans le domaine du Bâtiment et bureaux d’études au sein d'Adecco puis Experts, je pensai à nos Grands Groupes : Eiffage,Bouygues, Vinci… sachant que les fondations de Véolia et de Colas oeuvrent déjà à Antananarivo.
Est-ce que parmi nos Alumniens(niennes), il y en a qui demeurent très proches des grands patrons de nos grands groupes de la construction. Je peux vous mettre directement en rapport avec Danièle Hahn-Godard et Christine Guignard, la Présidente de l’Association Ankasina qui œuvre en France. J’ai fait un rêve, j’ose reprendre cette célèbre formule, de voir les canaux nettoyés, les VRD mis en place, la station d'épuration montée, les cases transformées en petite maison : j’en ai visité, elles font 16 m2 et abrite alors toute une famille. Elles sont construites en briques avec un toit en tôle et un carreau en verre inséré pour la clarté et éviter ainsi, les incendies avec les bougies allumées ! Une maison coûte 2000 euros ! C’est un tel levier comme le dit Danièle. Cette dernière en parallèle a lancé « un toit pour tous » et petit à petit, met en place des toits au-dessus des maisons en carton en attendant la construction des maisons en dur. Les membres de la famille qui le peuvent, participent à la construction de leur maison, ils en sont ainsi co-responsables et deviennent, enfin, les acteurs de leur nouvelle vie !!
Concernant le fait de permettre à des petits enfants, filles et garçons du bidonville de venir à l’Ecole, il manque actuellement 50 parrains et marraines. Il suffit d’opérer un prélèvement automatique de 30 euros (défiscalisé, cela ne coûte que 17 euros !). Si le soutien est uniquement financier, c’est déjà formidable. Il n’est pas obligé d’avoir un lien personnalisé avec l’enfant et on peut aussi soutenir financièrement une classe.
Ce voyage sur le terrain, à la rencontre de l’équipe du Centre Bétania me laisse outre le souvenir de la rencontre inoubliable avec TINA qui pour la première fois a pu tourner les pages d’un livre et colorier avec un feutre, l’envie et le devoir de témoigner. Tout est transparent et justifié au centime près au Centre Bétania. Quant à la valeur de 1 EURO, il vaut 3000 ariary (la monnaie malgache) . C’est terrible de se sentir riche avec 1 euro à Madagascar !!
Bien sûr, notre groupe ADECCO fait déjà beaucoup pour alphabétiser, aider des associations à destination des enfants de par le monde, mais pourquoi pas, demander plus, au titre de l’initiative et de la responsabilité individuelle. Concernant la pyramide de Maslow que vous connaissez bien, nous sommes au sommet : la Réalisation de soi avec tout ce qui va avec, le Bien-être, le Bonheur… sachant que « les pauvres de la misère » que j’ai rencontrés, n’ont pas de maison pour se sécuriser et que de l’eau polluée à boire !
Bien sûr, nous lisons tous les jours des informations concernant la souffrance des enfants martyrisés par la violence en tous genres et les guerres mais la résonance est différente quand on va sur le terrain… Je ne me glorifie pas d’y être allée mais j’ai le devoir de vous en parler. Danièle m’a dit lors de mon départ : « ne faites pas comme tout le monde, j’y pense et puis, j’oublie ».
Je veux y penser et ne pas oublier, la seule manière pour moi étant d’agir.
Je vous remercie de l’attention que vous aurez porté à mon témoignage.
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