D’Interecco à Adecco - 60 années de passion 1/6
Reprise du livre édité à l'occasion des 30 ans
1964 – 1974 : le temps des pionniers
Lorsqu’en 1964, un jeune diplômé HEC décide de créer sa propre société de travail temporaire, la profession ne bénéficie ni de structures établies, ni d’un cadre législatif précis, ni même d’une réelle légitimité. Tout est à faire !
Ce sera le grand combat de Philippe Foriel-Destezet et de tous ceux qui le rejoindront. Très tôt, Philippe Beauviala sera de ceux-là.
INTER ECCO débute modestement avec un capital de 10 000 FF en partie emprunté par le fondateur qui effectue ses premières tournées en 2CV. Pourtant Philippe Destezet nourrit de hautes ambitions : acquérir rapidement la dimension nationale. Comment ? En se battant sur deux fronts : la conquête commerciale et la rigueur de gestion.
Une certaine idée du service
INTER ECCO attaque le marché des industries et du bâtiment, en s’implantant à proximité des clients. Les charges sont maintenues à un niveau minimum et les bénéfices intégralement réinvestis dans la création d’agences.
La notion de service est, dès l’origine, la pierre angulaire du travail temporaire, comme en témoigne Philippe Foriel-Destezet : « présents aux portes des entreprises, nous l’étions souvent à celle des intérimaires, prêts à les transporter sur leur chantier ».
Le développement ne tarde pas : dès 1968 – INTER ECCO voit son chiffre d’affaires dépasser les 7 millions de francs. La logistique suit : la première machine comptable Mercator fait son apparition en 1967. A partir de 1970, les directeurs régionaux viennent renforcer la structure.
Des hommes solidaires
Cet essor donne l’occasion aux dirigeants de mettre en œuvre une philosophie qui se confirme d’année en année : associer les membres de l’entreprise aux résultats.
C’est chose faite dès 1967 pour les permanents (intéressement au CA, puis au bénéfice de l’agence), et 1969 pour les intérimaires.
Les unes et les autres bénéficient du premier accord de participation, qui leur offre la possibilité de convertir en actions le montant de leur participation.
Cette année-là se réunit pour la première fois le comité d’entreprise.
Le souci de la qualité des hommes rejoint celui de la qualité des prestations.
Innovant en la matière, INTER ECCO ouvre en 1969 à Venissieux le premier centre de formation pour les professionnels de la mécanique. Suivront des stages destinés aux caristes, aux soudeurs, etc… ainsi qu’aux permanents.
La loi s’intéresse enfin à cette profession particulièrement dynamique.
La loi du 3 janvier 1972 établit la responsabilité de l’utilisateur en cas de défaillance des entreprises de travail temporaire.
Elle limite à certains cas le recours au travail temporaire, ainsi que la durée des missions à trois mois, et impose l’établissement d’un contrat écrit.
De ce jour, reconnaissance légale et réserves des pouvoirs publics alterneront sans discontinuer…
Les bases du Groupe ECCO
En 1971, la SARL INTER ECCO prend le nom d’ECCO. Elle étend son réseau et consolide ses assises financières.
Transformée en Société Anonyme en 1972, ECCO est introduite sur le marché hors cote de la Bourse de Paris.
Le succès de son introduction lui vaut dès cette année une capitalisation de 54 millions de francs.
Année faste décidément, puisque ECCO parvient au 3e rang des entreprises françaises de travail temporaire et inaugure la diversification : ainsi est créée SERVICE DE MONTAGE (SM), spécialisée dans la sous-traitance et le nettoyage.
Le mouvement est lancé : il ira s’accentuant, comme en témoigne la reprise en 1973 de la Société Française d’Encaissement et de Recouvrement (SFER, devenue GRC en 1988), bientôt suivie d’autres acquisitions.
A l’aube de sa dixième année, ECCO ouvre sa 140e agence. Le premier concours qui emmène ses lauréats à Marrakech a déjà pour objectif la conquête de nouveaux clients.
Chiffres clés 1974
- 140 agences
- 340 permanents
- 4 800 intérimaires en moyenne
- 211 millions CA HT
- 7,7 millions bénéfice net
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